Carnet de route
WE convivial automne 2024: rando alpine vers le Roc Noir de Combeynot
Le 28/09/2024 par TROTIGNON LAURENT
Début du week-end convivial. Partis de Venelles à 6h00, nous retrouvons une partie du groupe aux Guibertes et remontons la Guisane vers le Lautaret. Notre plan initial, le Pic de la Pare, est contrarié : route du Galibier fermée, temps hivernal précoce en cette fin septembre. Le massif des Trois Evêchés est effectivement enveloppé dans un beau capuchon de nuages. Côté Combeynot, le ciel est mieux configuré, je propose au groupe que j’encadre avec Jean-Pierre de déclencher le plan B : effectuer une traversée du Roc Noir de Combeynot, excursion que j’ai souvent faite en famille.
Évidemment, nous le faisons après avoir appliqué rigoureusement la méthode 3x3, en particulier concernant la tendance météo, la motivation du groupe et le « briefing » permettant à chacun de comprendre le projet.
Nous croisons une sympathique classe de collégiens en sortie géologique et, malgré le temps bien frais, nous nous échauffons rapidement et efficacement dans la montée vers la Combe de Laurichard. Devant les faces Nord blanchies, les myrtilliers ont viré au rouge dans l’herbe fauve. Nous passons les balises de mesure auscultant la reptation du glacier rocheux, effectuons une pause et abordons les derniers lacets avant le col. Une harde d’une quinzaine de chamois, dont quatre ou cinq jeunes, se ravitaille sous la Pyramide. Nous avançons doucement, silencieusement, et les animaux, habituellement farouches, nous observent puis reprennent leur occupation vitale.
Le grésil, charrié par un vent de Nord-Est, picote les joues. La température ressentie fait descendre les casques et les bonnets et remonter les cols. Sur l’arête se présente un ressaut compact, légèrement verglacé, cerné de barres rocheuses. Pour faire passer le groupe, assez nombreux et un peu frigorifié, les encadrants installent une main courante d’environ 30 m dans le versant Est du col. Grâce à cette ligne et à la technique dite « genevoise », tous peuvent contourner sans difficulté l’obstacle. La corde est rangée et, remontant une pente raide, nous rejoignons le fil de l’arête. La progression est maintenant plus simple : le granit brisé en gros blocs permet de progresser régulièrement et enfin arrivent les premiers rayons de soleil. Ces éclaircies redonnent le moral et dévoilent, tout en bas, la Romanche, tout en haut, la Pointe Nérot et le Pic Gaspard. J’exhorte les participants à grignoter, à boire, à patienter jusqu’à un endroit abrité du vent et propice au pique-nique.
Le temps et le temps ne nous permettront pas d’aller au sommet. Arrivés à l’antécime, je dirige le groupe vers une terrasse en face Sud, au départ de la descente vers le vallon de la Route. Ainsi nous mangeons rapidement mais confortablement installés, face aux Agneaux qui émergent derrière la Tête de Pradieu.
L’itinéraire de descente, héritage et répétition de gestes ancestraux, nous conduit par étapes jusqu’à proximité du refuge de l’Alpe de Villar d’Arène où nous rejoignons le sentier des Crevasses, confortable bien qu’un peu boueux. Nous arrivons aux voitures vers 19h, après 9h d’une randonnée alpine au caractère bien hivernal pour une fin septembre, le mois le plus tendre !
Merci à Jean-Pierre et au groupe pour la confiance accordée.
Informations pratiques :
Le parcours ne présente pas de difficultés jusqu’au Col de Laurichard. Le franchissement du ressaut sur le col peut se faire de diverses façons, soit comme indiqué dans ce carnet de route, soit via un équipement de protection sur l’arête (passage exposé).
L’itinéraire de descente nécessite d’être à l’aise en terrain raide hors sentier.
Horaire : compter entre 7 et 10 h selon la taille du groupe, la forme des participants et la météo.
Equipement : corde de 30/40 m, baudrier, casque, gants, mousqueton à vis, sangle ~1,5 m
