Carnet de route
Col la Pierre et la Moutière
Le 15/07/2019 par TROTIGNON Laurent
Col la Pierre et la Moutière
La Montagne de la Blanche, qui domine le bassin de Seyne, s’étire de Dormillouse au Nord jusqu’au Pic des Têtes au Sud. La Blanche, que nous remontons ce matin, prend sa source près du col de Maure, un peu au-dessus de la cabane des Mulets. Le groupe de 9 randonneurs s’est constitué rapidement, car j’ai proposé cette sortie depuis quelques jours seulement. Cécile, Isabelle et Denis viennent de Barcelonnette d’un côté, Nadine, Catherine, Maurice, Lydie, Madeleine et votre serviteur sont quant à eux partis de Venelles à 6 h. Delphine, fatiguée, a dû déclarer forfait. Pour une fois, la météo est clémente, un nuage coiffant la Roche Close nous protège du soleil.
La piste qui monte du Pont sur la Blanche (1462 m) vers la Cabane des Mulets (1710 m) nous échauffe tranquillement. Les alpages situés au-dessus de la cabane, la Grande Montagne, sont occupés par des troupeaux de génisses, probablement plusieurs centaines de têtes dans tout le vallon. La piste que nous suivons plein Ouest s’élève dans l’alpage, nous saluons avec respect les génisses croisées. Elles sont massives mais montrent une force et une mobilité incroyables lorsqu’intimidées par notre groupe, elles décident d’escalader le talus pour nous laisser passer.
Nous atteignons vers 2000 m d’altitude une zone plus plate à partir de laquelle nous obliquons vers le Nord pour atteindre l’épaule descendant d’une éminence (2452 m) proche du col la Pierre. Depuis cette épaule, la vue est magnifique, sur l’Aiguillette au Nord, le Blayeul, les Monges et les montagnes de Digne à l’Ouest et au Sud. Le cheminement sur l’épaule herbo-caillouteuse est relativement facile mais demande de la vigilance pour ne pas envoyer de pierres vers l’arrière-garde du groupe.
Arrivés au-dessus du col la Pierre, se dévoile un beau panorama sur les Séolanes et la suite du trajet vers la Moutière (2596 m). Vue de face, l’arête est d’abord facile puis semble se redresser sévèrement. A cette vue, Cécile hésite à continuer. Elle se laisse convaincre de poursuivre et ne le regrettera pas : la perspective est trompeuse, le tracé bien cairné est sûr et pas du tout vertigineux. De surcroît, ce sont des champs d’edelweiss et de campanules que nous trouvons de proche en proche sur l’arête. Je signale également à mes compagnons la bérardie, discrète plante des éboulis, actuellement en fleur.
Le sommet est atteint peu avant midi, le groupe a très bien marché. Le sommet est un peu pelé mais nous trouvons face au vallon de Lauset une belle pelouse propice au repas et à la sieste. Sous la Mournière, dans les grands éboulis gris que ce sommet domine, nous apercevons de petits points : ce sont des bouquetins qui font, comme nous, la sieste. Dans le ciel, un ballet incessant de planeurs nous rassure sur les conditions météo.
De retour au col la Pierre, nous prenons le sentier diagonal qui conduit à travers les éboulis sous la Résinière et atteignons le col des Alisiers (1848 m) au pied du Tourtourel, joli sommet conique. Le ciel est maintenant bien couvert, pourtant les planeurs continuent leur va-et-vient le long de Roche Close. Nous empruntons le sentier qui contourne le Tourtourel par le Sud et nous ramène directement aux voitures, après avoir traversé une belle forêt. Maurice se rafraîchit dans la Blanche, depuis la sortie à la Montagne de Boules, il l’avait dit qu’il se baignerait !
C’est à la Javie que nous trouvons la terrasse ombragée qui nous accueille pour le pot de l’amitié. L’ambiance du café Au Bon Coing, bordé par une piste de boules, est agréable et entourés de motards et d’habitués de ce lieu convivial, nous revivons notre belle aventure sur les crêtes de la Blanche. Bonnes vacances !
Photos L. Trotignon
Durée avec les pauses : ~8h00, D+ : ~1220 m, Distance : environ 14 km (grâce aux indications extraites d’Iphigénie par Maurice).
