Carnet de route

Verticaillou séjour Ailefroide

Sortie :  Séjour alpinisme du 05/07/2023

Le 09/07/2023 par Martine Boucharat

Camp de base au camping d’Ailefroide pour nos quelques jours d’initiation alpinisme avec les jeunes de Verticaillou. Ils sont 5 jeunes cette année : Louise, Léo, Victor, Mathieu et Hippolyte. Jean-Christophe, père d’Hippolyte, s’est joint à Claude et moi pour encadrer le séjour et notre fille Alice prolonge avec le groupe la virée d’alpinisme que nous avions débutée une semaine auparavant, en Italie.

Nous sommes donc 9 et après avoir monté les tentes, loué les chaussures d’alpinisme, installé notre campement, nous prenons l’apéro avec le groupe informel escalade du club qui achève une journée de grandes voies. Et c’est ainsi que Marion Di Cocco se laisse tenter pour venir avec nous découvrir l’alpinisme ! Nous aurons donc un groupe avec deux jeunes adultes : Marion et Alice.

Le jeudi commence par la préparation des sacs : tous ce qu’il faut, mais rien que ce qu’il faut car il faut le porter. Nos jeunes vérifient, retirent, échangent préparent leurs sacs, pendant que le groupe des grimpeurs s’affaire autour de Marion : « il faut que tu prennes ça, que tu retires ça, mais pas du tout c’est nécessaire, enfin ajoute donc ça » ????

Nous voilà partis pour le Pré de Madame Carle, avec un arrêt à la maison du Parc pour quelques explications sur le recul des glaciers et la protection des parcs. Puis chacun monte à son rythme jusqu’à la passerelle à mi-chemin pour une halte pique-nique. Arrivés au refuge du Glacier Blanc, nous posons les affaires pour la nuit et partons à la recherche d’un névé pour quelques exercices. Il faut aller assez loin car la neige a fondu autour du refuge, mais nous trouvons ce qu’il faut pour apprendre à marcher sur la neige, avec et sans crampons. Par contre, les blocs de cailloux au pied du névé ne nous permettent pas de proposer des exercices d’arrêt d’une chute.

Retour au refuge, échange sur l’heure de levée : ce sera 5 heures pour cette première journée. Préparation efficace pour une première fois, le vendredi matin, avec le levé à 5H et le départ à 6H. Nous prenons le chemin du Pic d’Arsine, en même temps qu’un guide avec ses trois clientes. Il passera par le glacier pour rejoindre au plus loin la montée vers le col du Glacier Blanc, tandis que nous cheminons plus haut, dans les rochers. Nos chemins se retrouvent lorsque l’on aborde les névés et la montée droit sous le col. Il fait assez chaud mais la neige porte et nous progressons bien. Mathieu avance courageusement malgré un mal des montagnes qui lui donne bien mal à la tête. Je m’arrête avec lui sous la dernière pente d’accès au col tandis que le reste du groupe gravit les derniers dénivelés pour atteindre le sommet en passant par la crête. Leur descente se fera dans les vires. Nous nous retrouvons pour un pique-nique bien mérité.

Nous redescendons sur le glacier pour finir la montée jusqu’au refuge des Ecrins. La météo est bonne et la vue sur le Dôme et la Barre des Ecrins magnifique. Au refuge, nous sortons topos et cartes et les négociations vont bon train pour savoir si nous choisissons pour le lendemain, l’option A, redescendre tout simplement, l’option B, aller au col de Ecrins, l’option C, aller sur la première bosse en direction de Roche Faurio. Eventuellement, si tout le monde se sent bien, nous envisageons une option D, plus haut sur le parcours de Roche Faurio après le passage de la rimaye. Redescendre tout simplement n’est pas vraiment une option avec un groupe qui marche bien et Mathieu dont le mal à la tête s’estompe peu à peu. Le col des Ecrins permet de bien marcher sur le glacier mais n’offrira pas la vue que nous trouverons plus haut. Léo essaie bien de plaider pour le col, mais il avance trop bien et a trop de rêves de montagnes en tête pour qu’on le laisse céder au plus facile ! Nous choisissons donc d’aller vers Roche Faurio.

Cette fois-ci, c’est un levé à 4 heures et un départ entre chiens et loups, bien concentrés pour traverser le névé qui part du refuge et qui offre une pente raide. Il ne s’agit pas de glisser et pour cela le piolet doit être bien planté et les pieds bien posés. L’orage de la nuit s’est dispersé et la météo est bonne, le ciel plus dégagé que la veille. Nous redescendons sur le glacier et entamons la montée, d’abord douce en direction du col, puis en pente plus soutenue en partant vers Roche Faurio. Quelques petites poses pour grignoter et boire, tout le groupe avance bien. Nous arrivons sans difficultés sous la rimaye et choisissons d’aller plus haut. C’est ainsi que nos trois cordées arrivent au pied des premiers rochers, sur le replat à 3650 mètres d’altitude, avec une vue magnifique. Nous avons atteint plus que notre objectif initial. La fatigue se fait sentir. Pourtant Louise et Victor vont prolonger sur la partie rocheuse, avec Jean-Christophe, Claude, Marion et Alice. Nous profitons de la vue avec Léo, Mathieu et Hippolyte puis entamons la descente. La neige est molle et prête à la glissade. Au bas de la pente nous retrouvons un glacier en pente douce et nous le descendons le plus loin possible pour entrer au refuge du Glacier Blanc. C’est ainsi que nous traversons la partie crevassée et que Mathieu, franchissant un pont de neige, enfonce une jambe dans la crevasse. Comme la corde est bien tendue et Mathieu dynamique, il ressort vite du trou qui s’est formé.

Retour dans la vallée et au camping, Louise repartira ce samedi soir, c’est à nouveau grillade pour les autres (qu’on a bien cru ne jamais pouvoir manger malgré la grille prêtée par des voisins). Et le dimanche, petite séance d’escalade pour les uns et jeu d’échec à l’ombre pour les autres.

Un bien joli séjour, en début de saison, ce qui semble vraiment être le mieux pour les conditions en montagne et pour échapper à la grosse fréquentation, avec un groupe qui marche bien et que nous aurons plaisir à retrouver l’année prochaine.

Martine Boucharat