Carnet de route
Les secrets du Caramy
Sortie : du
Le 18/10/2021 par JEANDET Philippe et Gisele
2,5° au départ mais la température monta bien vite à 33° avec le rosé de Patrick et l’élixir du Professeur Raoult …
Les gorges du Caramy s'étendent sur environ 5 km du Saut du Cabri près de Mazaugues jusqu'au pont Romain situé à Tourves. Elles ont toutes les qualités des grandes. La Caramy nait un peu plus haut au Nord de Mazaugues dans le massif de la Ste Baume et se jette dans l’Argens au niveau de Carces.
Nous entreprenons une montée soutenue pour dérouiller les jambes direction la chapelle St Probace et l'ermitage qui se trouvent sur un éperon rocheux offrant une magnifique vue dégagée, et qui fut d'abord occupé par un oppidum celto-ligure entouré de son mur d'enceinte que nous avons eu le plaisir de parcourir en compagnie de frère Séraphin.
L'un des soixante-douze disciples du Christ, Saint Probace, serait venu finir sa vie en Provence, et précisément à Tourves, sur le sommet de cette colline où il s'installa. A sa mort, Probace fut enseveli sur cette colline, et une petite chapelle fut construite sur place. En 1643, une nouvelle chapelle plus vaste fut construite au même endroit. Traditionnellement, Saint Probace était réputé pour faire tomber la pluie : en cas de sécheresse, on descendait sa statue jusqu'à l'église paroissiale, où elle demeurait jusqu'à la prochaine ondée.
Un ermite, le frère Séraphin, un religieux solitaire, érudit et plein d’humour, de la communauté de St Benoit perpétue désormais la vie spirituelle de ce lieu. Il nous réserva le meilleur accueil, nous ouvrit la chapelle riche en ex-votos anciens et nous fit profiter de ses connaissances. La chapelle contient aussi l'imposante sépulture en marbre de Saint Probace, un buste le représentant et un bel autel en bois doré.
Nous reprenons notre périple pour traverser une remarquable forêt faisant penser parfois à une forêt primaire, de temps en temps un arbousier nous fait bénéficier de ses fruits. La terre est rouge, la bauxite affleure. Les mines de bauxite exploitées pendant 100 ans sont fermées aujourd’hui. Puis direction le mémorial des résistants et la baume St Michel.
Sous un porche large et profond, certainement réaménagé maintes fois, se sont succédés de nombreux habitants du 6ème millénaire avant notre ère à nos jours. Nous retiendrons particulièrement l’ermite Sutton au 17ème siècle qui aurait réalisé de nombreux aménagements et surtout une magnifique fresque encore visible de St Michel terrassant un dragon.
Et nous voilà après une petite baragne au fond du Caramy à l’eau si limpide.
Après un cheminement acrobatique entre les racines, les arbres et les rochers, une belle halte repas s’impose sur de belles dalles blanches ensoleillées. Rosé de Patrick, gâteau maison au chocolat de Stéphanie circulent parmi le groupe qui aura du mal à s’arracher à la beauté et la douceur du lieu, mais la grotte Alain nous attend.
12 abris, 9 grottes ornées de peinture, dont les plus remarquable Chuchy et Alain. Les grottes sont bien dissimulées et d’un accès souvent difficile. Nous visiterons la grotte Alain et les trous Nicole et des deux Amis.
La grotte Alain révèle une peinture dont les experts n’ont pas encore percé tout le mystère parce qu’unique ne son genre. Il s’agit d’un être humain allongé dans un ovale entouré de points. Les fouilles ont livré de nombreux ossements brisés ainsi qu’un mobilier funéraire.
Quant à la grotte Chuchy qui fera l’objet d’une visite ultérieure délivre une fresque incroyable que l’abbé Glory décrit ainsi : une femme sortant de son habitation lève les bras au ciel pour rabattre un renard en fuite vers un homme armé d'une fronde. Le chasseur suivi de deux chiens a déjà abattu un premier renard qui gît à terre, la tête renversée, les pattes étalées.
Ces peintures rupestres sont dites de style ibérique, en effet une population agricole d’origine ibérique se serait installée là il y a fort longtemps.
Nous descendons toujours le Caramy en cherchant en vain les poissons généralement abondants mais qui ont dû être emportés vers Brignoles lors des fortes pluies de fin septembre, et conclurons ce circuit par le Pont Romain : pour relier Rome à Arles, le consul Caïus Aurelisus Cotta fait construire vers 242 av. J.C. une voie qui porte son nom : la voie Aurélienne. Il est permis de penser que le Pont Romain du Caramy faisait partie des ouvrages de la voie aurélienne.
Nous trouvons le parking plein de chars romains et rentrons vers Aix et ses environs par la voie Escota.
Merci à tous pour la bonne ambiance du groupe.
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