Carnet de route
Week-end dans le secteur du Blayeul
Le 30/09/2021 par TROTIGNON Laurent
Autour de la vallée du Bès, déjà visitée lors de précédentes expéditions au Vélodrome et vers les Cloches de Barles, il est possible de trouver des randonnées comme je les aime, dans l’espace infini des Basses-Alpes, entre le bleu du ciel et le gris des robines. J’ai repéré dans un topo deux circuits, l’un vers le Barri, au départ du hameau du Fanget peu avant Barles, l’autre, coïncidence toponymique, au départ du col du Fanget, au Nord du village d’Auzet. Tentés par ce programme d’un week-end de pleine nature, que je propose à Delphine de co-encadrer, sept autres CAFistes nous rejoignent ce samedi matin à Venelles.
Fatigué par de lourdes semaines de travail et absorbé par la préparation avec Michele du WE Multiactivités, je suis, en ce début de randonnée, un peu endormi ou distrait et je me trompe deux fois dans la montée vers le Proussier puis avant le Lauset. Heureusement, Delphine veille au grain et me sauve la mise !
Un peu plus loin, c’est le sentier lui-même qui est fatigué : les orages ont effacé la ligne qui traversait un profond ravin dans les terres noires. Nous descendons au fond du boyau terreux et friable à la recherche d’une issue, trouvée un peu plus haut par Brigitte. La chaleur devient écrasante, heureusement nous voici bientôt sous le couvert de la forêt et arrivons au col (1527 m) permettant d’accéder à la crête conduisant au sommet du Barri (1642 m). Ce dernier, cerné de falaises, offre une belle vue sur les Clues et les Cloches de Barles. Mais impossible d’y rester pique-niquer, des nuées de mouches nous assaillent. Le cocktail mouches et soleil de plomb se complète alors d’une odeur évoquant une charogne, sans que cette dernière puisse être localisée ... Le panorama suffira. Redescendus sous la forêt protectrice, nous trouvons enfin un lieu accueillant pour casser la croûte et siester.
Revenus au col, nous suivons alors le sentier qui descend dans la forêt vers les ruines du Château, hameau abandonné sous le Blayeul. Barré de troncs d’arbres, ce sentier est visiblement peu fréquenté, nous le perdons, le retrouvons, croisons une belle couleuvre et arrivons au Château d’où nous nous dirigeons alors vers l’Ouest. La trace redevient belle mais, trois cents mètres plus loin, débouche dans le vide d’un effondrement de 150 m de profondeur ! Pas de contournement possible, pas de slack line, le demi-tour est impératif. Visiblement mon topo est périmé… Un nouvel itinéraire est conçu, permettant de traverser à gué le ravin du Château (sentier perdu) puis de retrouver, en rive gauche du ravin, une excellente trace qui nous rapproche sûrement et régulièrement de notre but, les Clues de Barles et la route D900a. La boucle prévue initialement est singulièrement rallongée, l’eau argileuse dont nous avons rempli nos gourdes au gué nous évite la déshydratation mais les chevilles et genoux de certains d’entre nous sont mis à rude épreuve. Heureusement pas la bonne humeur qui persiste malgré tout ! Enfin arrivés à la route, je vais avec Thierry rechercher les voitures au moyen desquelles nous rejoignons le Gîte des Gelinottes à Auzet.
Didier et Colette nous avaient fait découvrir ce gîte en gestion libre il y a quelques années et c’est avec plaisir que nous préparons en commun l’apéritif et le repas (un risotto aux champignons préparé par Delphine, du jambon d’Albanie apporté par Marie-Hélène, le cake de Brigitte et nombreuses autres denrées solides et liquides apportées par Thierry, Eric, Rémy, Céline et Daniel).
Le lendemain matin, avant de rendre les clefs, nous discutons un moment avec Pascal, responsable du gîte puis nous dirigeons nos véhicules vers le col du Fanget (1459 m). Tout d’abord dans la brume, nous nous dirigeons vers l’Ouest et la ferme de Négron où s’ouvre un immense espace d’alpages, de montagnes aux formes douces et de vallons s’étendant jusqu’à Clos Ginoux et aux Monges. L’ambiance plus automnale de ce dimanche contraste avec la canicule de la veille, de même le terrain, moins rocailleux, où vaches, veaux et génisses ruminent en nous regardant passer. Le soleil finit par percer et dissiper pour partie le couvercle de nuages, nous passons à la ferme du Lauzerot, j’égare à nouveau le groupe, nous rejoignons la ferme de Garnier, veillée par des arbres magnifiques, pique-niquons un peu plus loin sous un mélèze. Bientôt repartis, nous gagnons la Croix d’Angile où une famille de patous nous salue courtoisement. Compte-tenu de la météo et de certaines articulations douloureuses, il est décidé de raccourcir le circuit qui devait nous faire passer au Sommet de la Chanau : nous montons directement au sommet arrondi et herbeux des Tomples (1955 m). Des vautours surveillent notre progression, à moins qu’ils n’aient détecté ce mouton mort que nous venons de voir dans l’enclos à la Croix d’Angile … Le groupe est silencieux face au spectacle de ces rapaces qui apparaissent mystérieusement et rondent dans le ciel devenu gris. De notre colline au chaume jauni aux lointains tapis de myrtilliers rougis, les couleurs de l’automne parent cette danse macabre. Redescendus au col des Tomples, nous saluons les moutons et filons sous les pentes ravinées de Tête Grosse, essuyons une courte averse au Col de Combanière et rattrapons la piste de Négron et du Plateau d’Iroire. C’est là que nous assistons aux jeux d’une jeune jument, de deux chevaux et d’un âne avec des enfants venus leur rendre une visite dominicale. Nous reviendrons se dit Delphine, pourquoi pas raquettes aux pieds ?
Une dernière traversée des Clues, une pause sympathique au café de Barles, fin de la transhumance des CAFistes mais c’est sûr, nous reviendrons.
Informations pratiques
Samedi : environ 14 km/850 m de D+ (boucle incomplète)
Dimanche : environ 21 km/950 m de D+
Gîte de la Gelinotte à Auzet : 15 places/gestion libre. Une bonne adresse !





