Carnet de route

Sortie Alpinisme le 28 aout: Bric Bouchet Arête Sud-Ouest dite Académique
Le 11/09/2022 par Olivier Devoge
Initialement nous devions être 4, mais des imprévus empêchèrent 2 grimpeurs de participer. Aussi
c’est à 2 que nous allions parcourir cette arête sur la frontière franco-italienne. Avec plus de 300
m de dénivelé, culminant à 3000m au sommet du Bric Bouchet, elle est cotée AD +.
Les prévisions météo n’étaient favorables que pour la nuit de samedi et la journée de dimanche,
aussi c’est dimanche matin que nous avions prévus de partir du hameau de Valpréveyre 1840m
(au dessus d’Abriès) après y avoir passé la nuit.
La météo de la nuit fut conforme aux prévisions. Aussi dimanche matin à 6h, nous avons démarré
au sec dans la nuit calme, bientôt perturbée au loin par les aboiements sourds d’un patou. Ces
derniers se rapprochèrent et nous suivirent, aussi une inquiétude nous gagna le temps que le patou
se calme, se rendant certainement compte qu’on n’allait pas empiéter sur son territoire.
Puis le jour se leva et nous vîmes le col Bouchet puis les cimes à atteindre enveloppés par les
nuages qui y restaient accrochés.
3 heures d’approche après, nous atteignîmes le col Bouchet, point de départ à 2640m de notre
ascension. Ce col était aussi le lieu de rendez-vous à 11 heures de l’inauguration du refuge (Nino
Soardi) récemment rénové avec fanfare, verres de bienvenue et polenta...
Une cordée de 2 avait déjà pris le départ quand nous démarrâmes en corde tendue,
Jean-Paul en tête, juste avant qu’une autre cordée de 2, assez pressée, nous rejoigne.
Les premières longueurs furent parcourues dans une météo nuageuse et fraîche, mais
bientôt le soleil pris le dessus et nous pûmes jouir à la fois de la beauté du paysage et
du plaisir de grimper. De plus les instruments de cuivre de la fanfare italienne flattaient
agréablement nos oreilles.
Notre ascension selon le topo comportait 12 longueurs. Elle se déroula tantôt corde
tendue tantôt avec des relais selon les difficultés qui s’échelonnaient de 2b à 4c. Le
rocher de bonne qualité et sec nous a permis de tout faire en chaussures d’approche.
Les moyens de protection utilisés furent des anneaux et des petits câblés. La cheminée
réputée pénible à monter, notamment avec des sacs à dos, fut évitée.
Un bouquetin nous fit l’honneur de se montrer et nous avons pu observer son profil
majestueux contemplant l’horizon.
Jean-Paul imprima un rythme qui nous fit dépasser la première cordée partie plus à
droite que nous et garder à distance celle qui nous suivait et profitait probablement de
notre tracé. Au bout de 5 heures de montée nous atteignîmes le sommet. Un petit pique-
nique bienvenu fut savouré avant d’entamer la descente par la voie normale française.
Après 3h de descente, nous atteignîmes notre camping heureux de nos efforts et des si
beaux paysages imprimés dans nos yeux.
Quelques grondements de tonnerre s’entendaient au loin, mais tout resta sec dans cette
vallée, le tonnerre et les grêlons préférant sévir en fin de journée dans la vallée de la
Guisane dans le Briançonnais.
A titre personnel, ce fut la voie avec le dénivelé le plus important parmi la demi-douzaine
de courses réalisées à ce jour depuis le démarrage de ma formation TA en 11/2021.
Aussi la veille de l’ascension des questions sur mes capacités physiques et les
difficultés à surmonter me trottaient dans la tête, atténuées à la fois par le topo précisant
des difficultés techniques modérées et aussi par le fait d’être coaché par toute
l’expérience de Jean-Paul. Donc une expérience de plus acquise, me donnant de la
confiance pour mes prochaines ascensions afin notamment de travailler au préalable le
topo pour être capable de me repérer sur les parois et d’être à l’aise pour grimper en
tête.
Olivier Devoge