Carnet de route

Verticaillou séjour alpinisme 4-7 juillet 2025

Le 24/07/2025 par Martine Boucharat

Nous avions choisi le refuge de La Selle, pour le séjour alpinisme de juillet 2025. C’est un refuge à l’allure de haute montagne, entre les pentes abrutes et minérales, avec une silhouette de vaisseau qui perche les visiteurs au-dessus du vide.

Dès l’entrée dans la vallée du Vénéon, l’ambiance de haute montagne est là et les 10 jeunes qui participent au séjour s’émerveillent. Il y a avec nous Rose, Louise, Mathilde, Eisa, Alex, Victor, Guillaume, Arsène, Léo et Hippolyte.

Arrêt à Bour d’Oisans pour louer les chaussures de montagne (qui feront comme à chaque fois quelques belles ampoules malgré les précautions prises avant même de marcher) et le premier soir se passe en camping à Vénosc.  C’est l’occasion d’apprendre à régler les crampons pour ceux qui n’en ont jamais mis et de vérifier les sacs à dos.

Le samedi, la montée au refuge se fait sur un chemin creusé par endroit par les inondations de l’été précédent qui ont dévasté le village de La Bérarde. Claude observe au loin la course que nous avons prévue, la Tête Sud du Replat, et la couleur du glacier sous le col l’inquiète. Le glacier n’est pas blanc comme nous pensions le trouver mais semble en partie gris ou marron. Il en avise les jeunes et précise que ce sera à vérifier plus haut. Michele se renseigne auprès des alpinistes qui descendent, la course semble encore à peu près en condition.

Arrivés au refuge, nous nous renseignons sur les névés praticables pour quelques exercices. Il n’y en a plus beaucoup, la canicule a eu raison d’eux, mais nous en trouvons un pour enchainer du cramponnage dans tous les sens et du mixte sur les cailloux autour.

Nous regardons le glacier qui a aussi beaucoup souffert de la canicule. Cette dernière semaine la neige a bien fondu, rendant l’approche du col plus raide et plus difficile, sur de la neige dure voir glacée, adieux les bons pas bien marqués dans de la neige confortable. Il apparait évidant que nous ne pourrons pas aller tous jusqu’au col, à 10 jeunes et 4 encadrants. Claude et Michele peuvent emmener 2 jeunes chacun, sur deux cordées de 3, mais pas plus. Emilie et moi pouvons accompagner les 6 autres jeunes sur le bas du glacier et faire des exercices. Evidemment c’est moins drôle et ça en attriste certains.

Heureusement, un guide de la vallée nous indique très gentiment qu’il est intéressant de monter en direction opposée du col, sur le glacier de la Selle, jusqu’au replat au pied du Pilier Pâquet qui offre une très belle vue.

Le matin, levé à 3 heures pour ceux qui vont tenter la Tête du Replat, levé 4 heures pour les autres. Nous démarrons dans la nuit, à la lueur des frontales. Les jeunes sont supers, ils marchent tous bien et sont heureux du paysage et de l’ambiance du petit matin. Arrivés au glacier, nous chaussons les crampons et nous observons les deux cordées parties pour la Tête Sud du Replat, précédées par le guide qui emmène ses deux clients et qui taille au piolet dans la glace pour assurer leurs pas.

A les voir progresser et à voir l’allure de la pente, nous nous disons qu’il y a bien des chances pour qu’ils renoncent. Et c’est ce qu’ils décident pour ne pas s’exposer à un risque de chute en descente. Nous les voyons redescendre au loin, alors que nous commençons l’ascension vers le Pilier Pâquet. Nous les perdons de vue et nous demandons s’ils ont essayé de rejoindre la brèche du Râteau.

La progression se fait sur un joli glacier, en slalomant entre les crevasses, d’une bosse à l’autre, et au détour de l’une d’elle, nous voyons les deux autres cordées au-dessus de nous ! Ils ont contourné l’une des bosses et nous ont dépassés.

Sur le replat, le guide ne nous a pas menti, la vue est magnifique. Une vrai belle rando glacière pour tous, même si nous n’avons pas pu faire la course prévue initialement. C’est aussi l’apprentissage du renoncement, lorsque les conditions ne sont pas bonnes.

Et pour bien profiter de la journée, sur le bas du glacier, nous faisons des exercices de corps morts et Michele installe un atelier glissades (et évidemment comment s'arrêter, c'est le but !).

Retour au refuge où nous avons prévu de passer une deuxième nuit, ce qui évite d’avoir une trop longue descente épuisante après ce réveil matinal.

Douche (dehors sous le tuyau un temps pour les filles, un temps pour les garçons), sieste, casse-croute, jeux, lecture, l’après-midi s’écoule paisiblement. La nuit suivante est plus longue, nous choisissons de nous réveiller à l’heure des marmottes, nous prenons le temps pour le déjeuner et pour un bel échange avec la gardienne. Les jeunes sont curieux de cette vie en refuge, des conditions pour y travailler un été et la gardienne est bien contente de recevoir ce groupe joyeux, enthousiaste et attentionné.

Un vrai régal !

Martine Boucharat

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