Carnet de route

12 alpinistes en quête d'aventure ! (stage Formation Alpinisme)

Le 05/08/2025 par David Chevallier

Sortie du 29 juin au 7 juillet 2025

  C'est sous un grand soleil que nous nous retrouvons, au pied du téléphérique du Tour - non sans quelques aléas (voiture en panne, covoiturage hasardeux, perte d'une voiture au dernier moment), mais la volonté était telle que nous sommes tous bien là ! Le beau ciel bleu ne doit pas durer, aussi nous traçons vers le refuge Albert 1er. Quel refuge ! C'est moderne, il y a même des WC ! Et la cuisine.. qualité ET quantité, avec un service au top !

   Le refuge se lève sous quelques gouttes de pluie. Il en faudrait plus pour entamer notre détermination pour ce premier jour de stage alpin. Hélas, un orage surprend nos cordées éparses sur le glacier ! Certains choisissent de s'abriter au bord d'un rognon rocheux - abri bien symbolique - d'autres plus téméraires bravent les grêlons et filent en avant. Premières heures déjà riches d'enseignement et propices à nos réflexions ultérieures ; et perte d'un portable par noyade :-\

   Finalement, nos cordées se retrouvent au col supérieur du Tour et chacun repart sur son itinéraire sous un beau soleil : Tête Blanche par l'arrête Nord-Ouest puis Petite Fourche, ou arrête Est de l'aiguille Nord du Tour, traversée Nord-Sud par la brèche et retour par la voix normale. Toutes de belles aventures, mêlant approche sur glacier, progression et escalade sur rocher en corde tendue - de superbes sensations amplifiées par le décor et l'altitude, tout en sécurité grâce à cette année de formation. Nous réussissons à rentrer à l'heure pour une bonne lasagne (végé..) ; la salade de riz au sommet a été un bon coup de boost, mais paraît maintenant bien lointaine. Sieste bien appréciée, puis débrief et préparation de la course du lendemain, et c'est déjà l'heure du repas, pantagruélique!

   3h du matin. Après quelques errements habituels sur la moraine, le glacier s'offre à nous. Il fait cette fois un temps magnifique ; on a gardé les cordées et inversé les sommets pour à nouveau se régaler de voies magnifiques dans cette ambiance « haute montagne » qui fait passer une journée de course ici pour une semaine complète de vacances.

   Nous redescendons au Tour pour un jour de pause bien mérité. L'accueil au Chalet du Tour est à la hauteur, comme les repas. Animation assurée par quelques punaises de lit :-\

   Personne pour aller randonner ? Qu’à cela ne tienne, nous ferons ce que Chamonix a de mieux à nous offrir : escalade pour les plus téméraires et shopping pour les aventuriers. L'occasion de découvrir le site du lac aux anglais, qui propose des voies pour tous les appétits dans une belle ambiance début de siècle.

   D’un coup de télécabine, nous voilà repartis pour aller tutoyer les sommets. Après avoir dépassé une ancienne mine, et un passage ludique par des échelles, nous basculons sur le glacier d'Argentière, et atteignons facilement le refuge. Nous sommes accueillis par l'inoubliable Béa et son talentueux cuisinier de mari, Fred (qui au passage sauvera la vie de mes chaussures (et ainsi mes ascensions) par quelques vis bien placées en travers de ma semelle!)

   Tels des cristalliers, nous repartons tôt le lendemain matin chercher les trésors que la montagne va nous offrir : le goût de l'effort, la fraternité de la cordée, le dépassement de soi. Certains se lancent à l'assaut de la longue arrête du Rabouin. De notre côté, nous avons jeté notre dévolu sur la pointe des Améthystes par l'arrêt Est via le Col. La remontée du glacier se fait en silence, chacun calé sur son souffle, attentif à la présence d'éventuelles crevasses. Nous arrivons sur un point haut ; face à nous, un imposant mur de neige et glace, défiguré par quelques rimayes. Il nous faudra y trouver notre voie. L'occasion de repousser ses limites et envoyer crampons et piolets sur une dernière longueur en glace avant une magnifique arête mixte (qui nous offrira, outre des photos de magazine, quelques beaux souvenirs cristallins !). La redescente sera l'occasion de manœuvres techniques au-dessus des rimayes et l'arrivée sera récompensée par une omelette à partager gargantuesque ! Sieste bien méritée, avant de passer tour à tour aux exercices de mouflage. Les plus déterminés sortent quelques paires et enchaînent sur le site d'escalade qui surplombe le refuge. L'occasion de se préparer au programme de demain : au vu des conditions, ce sera escalade et voies en rocher pour tout le monde..

   Dernier jour de course. Nous partons assez tôt, pour passer stratégiquement avant les autres cordées (vu le faible enneigement, il y a peu de voies accessibles et de nombreux candidats). Au programme : Gâteau de riz à l'aiguille du refuge, Dièdre central au plateau du jardin pour les plus ambitieux, et arête du Rabouin pour ma part après un changement cordée. Une longue et belle ascension, qui sera l'occasion de belles émotions, sublimées par cet écrin alpin. Retour un peu chahuté par la présence de glace sous la neige. Rapide passage au refuge - le temps d'une omelette partagée. Cette fois, pas d'échelle mais une pérégrination sur le glacier entre des crevasses profondes qui invitent à la vigilance ! La fin de la descente, avec un objectif un peu tendu d'attraper la benne des Grands Montets, sera rude pour les corps _mais les étoiles qui brillent dans les yeux de chacun, les souvenirs et les émotions emmagasinés en une semaine, rendent la séparation un peu moins difficile.. en attente de se retrouver en septembre !

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