Carnet de route

Le Mont Aiguillette (WEC Dimanche)

Le 25/10/2023 par Laurent TROTIGNON

A la Vie Sauvage, la raclette bat son plein, les 71 participants partagent un moment de convivialité et se racontent leurs exploits du samedi, en via ferrata, en escalade ou en randonnée. Marion, Marc et Marie-Ange circulent entre les tables pour finaliser l’organisation des sorties du dimanche. Lorsque j’annonce l’heure du petit déjeuner pour mon groupe, les convives alentour sursautent … Oui, d’accord, c’est très tôt, trop tôt pour un dimanche matin. Mais l’heure qui précède le lever du soleil n’a pas d’égale dans toute une journée, surtout en ce 1er octobre au ciel lumineux, aux confins du Queyras, à l’ombre du Viso.

Deux biches traversent le chemin menant des Prats Hauts à Molines, nous retrouvons la route du col Agnel et montons vers l’Italie. Un, puis deux, trois, … une harde de bouquetins surgit près de la route. Venant des contreforts du Pic de Caramantran, les animaux traversent le col vers le Pain de Sucre. Le soleil vient de s’accrocher à la Pointe des Sagnes Longues, nous stoppons les voitures et admirons la puissance et la tranquillité des bouquetins. Puis nous franchissons le col et descendons côté italien garer nos éléphants d’acier près d’un petit lac vers 2580 m d’altitude, dans le vallon qui monte vers la Sella d’Asti.

J’avais initialement prévu d’effectuer une boucle au départ des Grange del Rio, de remonter le Vallone di Soustra puis le Vallone del Pis pour atteindre le Mont Aiguillette avant de revenir par la crête frontalière vers la Sella d’Asti. Peut-être ai-je mangé trop de raclette la veille au soir, je ne suis pas à 100 % de ma forme et je préfère alléger le programme de cette sortie en proposant un aller-retour sur les arêtes, supprimant ainsi 500 m de dénivelé et plusieurs kilomètres de marche. Le temps étant très lumineux, sans vent, le parcours tôt le matin sur les arêtes devrait être agréable et offrir de belles vues. Les participants à la sortie, Cécile, José, Omar, Mariano, Delphine et Jean-Christophe sont tous des randonneurs-euses sportifs-ives et la compacité du groupe permettra de tenir un horaire raisonnable.

Remontant donc vers la Sella d’Asti, nous quittons le sentier pour suivre dans un chaos rocheux des cairns puis vers 2800 m d’altitude, un sentier qui monte en godille serrée vers le ciel. Dans le pierrier se promènent quatre lagopèdes au plumage bigarré. Nous les observons un bon moment avant qu’ils ne s’envolent d’un coup vers le Pain de Sucre. L’arrivée à la Sella d’Asti (3145m) est récompensée par une vue couvrant les Alpes depuis le Gelas et l’Argentera jusqu’au Cervin, au Mont Rose et aux sommets des Grisons, avec en star incontestée le Monte Viso à portée de main.

Le parcours d’arête alterne zones rocheuses, aériennes et accidentées, nécessitant l’aide des mains, selles où l’on peut marcher ou même courir, évitements en général sur le versant Nord dans le permafrost en fusion, montées, descentes. Le Pic Brusalana (3172m) est traversé, suivi de plusieurs sommets sans nom (3171m, 3192m, 3258m) avant l’arrivée au sommet Ouest du Mont Aiguillette (3290m). Dans un pot en plastique, nous trouvons un petit livre d’or, humide et moisi que nous faisons sécher au soleil avant d’y inscrire notre signature. Deux vautours passent en inspection et nous ouvrons les sacs pour un pique-nique.

Pour le trajet retour vers la Sella d’Asti, je confie la tête de colonne à Cécile. Nous retrouvons les « pas » techniques de l’aller sans appréhension, Delphine a pris de l’assurance tandis que Mariano danse tel un cabri sur la frontière liguro-piémontaise. En contrebas, près du lac d’Asti, nous distinguons un groupe de randonneurs. Nous pensons qu’il s’agit peut-être de nos amis conduits par Michel au Pain de Sucre, un coup de téléobjectif et Jean-Christophe reconnaît Emilie. La jonction a lieu à la Sella d’Asti puis chacun retourne vers son camp de base, l’un en Italie, l’autre en France. Omar et Mariano descendent d’une traite jusqu’aux voitures tandis que le reste du groupe adopte une allure plus raisonnable. Le co-voiturage est réorganisé et nous repartons vers la France, suivant virage après virage l’Aigue Agnelle, le Guil et la Durance.

Informations pratiques : D+ environ 1100 m en raison des nombreuses bosses sur l’arête. Prévoir 8h30 pour l’aller-retour, pauses comprises. L’arête présente quelques passages d’escalade facile par beau temps. Le rocher est parfois brisé et de qualité douteuse. Attention par temps venteux, pluvieux ou en présence de verglas.

Photos : José, Omar, Laurent

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