Carnet de route

Tour de la lame de Facibelle

Sortie :  Tour de la lame de Facibelle (COMPLET) du 20/11/2022

Le 20/11/2022 par Manini Michel

Chouet, ce dimanche 20 novembre, c’est jour de randonnée, et pas n’importe où, non, nous nous rendons au cœur du Géoparc mondial UNESCO de Haute-Provence, mazette !

Au point de rendez-vous habituel (le parking de co-voiturage de Venelles), tout le monde se répartit dans les voitures et c’est parti pour un trajet d’une centaine de kilomètres.

Arrivés à Digne-les-Bains, nous filons plein nord, sur la D900A dite route de Barles, en longeant la rivière La Bléone, puis son affluent le Bès.

Nous nous garons au parking du vélodrome (quel drôle de nom), au nord du village d’Esclangon. Il fait 3°, nous nous habillons. Nous entamons la marche en poursuivant la route encore quelques centaines de mètres avant de traverser le Bès au niveau de l’impressionnante clue du Pérouré.

Puis vient l’ascension, en file indienne, dans le bois de Rocherousse, qui doit son nom à la falaise de calcaire gris qui se patine d’orange. Nous nous déshabillons, quelques bras nus apparaissent (peu). Ici l’automne est bien installé, le sous-bois est accueillant avec ses feuilles fraîchement tombées formant un doux tapis, ses feuilles encore accrochées aux arbres d’un jaune d’or frappé par les rayons du soleil.

Nous arrivons au sanctuaire de la nature de rocherousse, première pause à 1400 m. Il s’agit d’une maison en ruine, avec de belles voûtes, close d’une grille en fer au pointes dorées installée là par herman de vries (qui ne souhaite pas de majuscules à son nom). C’est un naturaliste hollandais qui s’est consacré à l’art (plus de détails sur le site du musée Gassendi de Digne-les-Bains). A l’entrée de ce bois consacré par l’artiste, une pique métallique est gravée du mot « silence ».

Nous reprenons notre cheminement (ça monte encore) jusqu’à une belle chapelle en pierre avec une coupole à bulbe jaune surmontée d’une croix orthodoxe, située sur le terroir du village de Tanaron à 1600 m. D’après archeoprovence.com, il s’agit de l’ancienne paroisse de Rocherousse, qui était en ruines en 1971. Elle remonterait originellement au XIIIe siècle. Des moines orthodoxes s’y sont installés et ont restauré la chapelle qui porte maintenant le titre de Saint-Jean-du Désert. La porte d’entrée est entrouverte, nous osons y pénétrer. La chapelle est entretenue, vivante, mais les quelques coffres en bois disposés de part et d’autre fermés par des cadenas sont intrigants. La réponse à cette énigme se trouve à quelques dizaines de mètres de là. Une allée délimitée par des pierres nous amène jusqu’à la modeste cabane de sœur Catherine, l’ermite diocésaine qui depuis 25 ans vit retirée en ces lieux, priant et entretenant la chapelle. Nous ne la rencontrons pas, peut-être est-elle en retraite dans son ancien abri de pierre, juste sous nos pieds, accessible par une corniche acrobatique sécurisée par une main courante. En effet, sœur Catherine manie fort bien les descendeurs et nœuds autobloquant, ainsi que la tronçonneuse, comme le montre le très récent et intéressant documentaire qui lui est consacré « Sœur Catherine, la solitude de l’ermite » de Marie Viloin.

Le lieu est inspirant, et offre une vue époustouflante sur tous les reliefs alentours, en particulier sur le « Vélodrome » (d’où le nom du parking du départ !). Comme nous l’explique Michel, ce cirque spectaculaire est formé par des dépôts de sables, d’argiles puis de galets et de blocs dans un bassin marin en compression, durant 15 millions d’années avant d’être émergé. Ces couches de sédiments ont été déformées au fur et à mesure puis l’érosion a fait son œuvre mettant en relief les couches les plus résistantes.

L’immense lame (ou voile) de Facibelle est un exemple fascinant de ce travail d’érosion.

Nous reprenons l’ascension à travers bois, contournons Facibelle par le haut, et c’est l’estomac dans les talons que nous sortons enfin du bois pour nous écrouler en plein soleil, pour le pique-nique. Michel nous renseigne encore sur la richesse géologique du lieu, détails consultables sur geoparchauteprovence.com.

Après le pique-nique, toujours la forêt, mais en descente, quel bonheur. Nous arrivons au village de Tanaron, récemment restauré, puis nous repartons vers Facibelle, par en-dessous cette fois, en passant par le rocher Gassendi. C’est un énorme monolithe appelé la Tour à partir duquel Gassendi décortiqua la topographie de la Lune au moyen de la lunette astronomique, au cours de son séjour à Tanaron en 1636.

La suite de la descente en forêt nous a permis d’admirer encore et encore Facibelle, l’apercevant à travers des clairières, sous tous ses angles, ainsi qu’une élégante cascade.

Nos pas nous ont amenés jusqu’à la rive du Bès qu’il a fallu traverser sur une passerelle en bois, puis longer pour retrouver le parking du départ, où il fait à nouveau 3°, nous nous rhabillons.

Nous nous réchauffons au Grand Café de Digne avant de nous séparer, étourdis par tant de beauté.

Merci Michel pour cette découverte.

Merci Patricia pour le CR.

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