Carnet de route
Verticaillou séjour mai 2024
Sortie : Séjour escalade et autres activités du 08/05/2024
Le 13/05/2024 par Martine Boucharat
Entre Verdon et Haut Var, entre gorge et grotte, entre souterrain et pont suspendu, notre petit séjour de mai a été riche en émotions.
Nous avions pensé à plusieurs destinations, Claude et moi, pour emmener Mathilde, Louise, Mathieu, Alex et Hippolyte quand Lara, encadrante au CAF Calanques, nous a proposé ce programme alliant canyon, spéléo et via ferrata. Nous voilà donc partis avec Maxime de l’école d’aventure du CAF Calanques et rejoints par Cléa, tout sourire, de l’école d’aventure du CAF Marseille.
Nous rejoignons Lionel Catsoyannis entre La Palud et La Maline, au sommet du canyon sec de Mainmorte. Ça a été le casse-tête pour choisir le canyon, l’envie de Lionel et Lara étant d’abord d’emmener nos jeunes dans un canyon en eau mais la pluie abondante des derniers temps y a fait renoncer.
C’est donc au sommet de ce très beau canyon que nous nous équipons et que Lionel donne les consignes, nous expliquant que le nom de ce canyon vient de Main qui veut dire rivière et morte parce qu’elle n’y coule plus, le lit s’étant déplacé, peut-être en parti dû au drainage des cultures supérieures.
L’approche se fait par un chemin bien raide, dans ce paysage grandiose, pour arriver entre les parois du canyon creusé par l’eau qui s’y est si longtemps engouffrée. Premier rappel, premiers pieds qui glissent sur le rocher moussu. Quelques pas, d’autres rappels, des passages entre des trous de rochers, chacun attend le suivant pour indiquer l’obstacle. Lionel équipe, avec de multiples techniques qu’il nous explique au passage.
Et viennent les tyroliennes, au-dessus des vasques d’eau claire remplies par la pluie. Un peu de frayeur et beaucoup d’amusement.
Nous pique-niquons au bout du canyon, deux rappels au-dessus du Verdon, puis nous empruntons pour remonter une via cordata suspendue dans la falaise. Lara rejoint la voie de l’Usage du Monde avec Maxime et Cléa et le reste du groupe poursuit la via cordata.
Après un détour en voiture vers le belvédère de la route des crêtes, c’est sous une forte pluie que nous rejoignons Castellane et le beau temp, pour une nuit en camping.
Nous retrouvons Lionel le lendemain et roulons jusqu’à Chateauvieux pour aller explorer une grotte labyrinthique et bien préservée car peu fréquentée. Première étape : course d’orientation en deux équipes pour trouver l’entrée de la grotte, par de petites sentes qui s’entrecroisent et brouillent les pistes. Après quelques tours et détours plus ou moins longs, nous nous retrouvons tous sous la grande Arche de l’entrée. Commence l’exploration par une galerie où il faut ramper, pour arriver enfin dans une vaste salle. Nos lampes éclairent de multiples stalactites, fines et fragiles pour certaines, massives pour d’autres, au milieu de draperies qui s’enchevêtrent auxquelles la grotte doit son nom de « grotte des fées ».
Lionel nous explique l’histoire de la grotte, probablement plus ancienne que le plissement des Alpes. Habitée depuis l’air préhistorique on y a retrouvé des vestiges de l’âge de bronze et elle reste parsemée de-ci de-là de « poteries » préhistoriques. L’histoire est moins plaisante au moment de la grande peste où elle a servi à exiler les pestiférés qui y ont fini leurs jours.
Les entrées dans la grotte au fil du temps n’ont pas toujours été les mêmes et celle que nous empruntons a été élargie par les spéléologues qui l’ont redécouverte. La sortie se fait par un boyau étroit, très lisse, dans lequel il faut ramper un moment avant de retrouver la lumière du jour. Malgré quelques appréhensions, tout le monde est bien passé.
Et le soir, Lionel nous emmène dans un endroit magique, sa maison troglodyte à côté d’Annot, devant laquelle nous faisons un joyeux feu de camp avant une nuit sous les étoiles qui percent à travers les branches.
Dernier jour, l’ambiance change mais les frissons sont toujours au rendez-vous à la via ferrata des Demoiselles du Castagnet. Lionel a équipé cette via ferrata, comme bien d’autres. Nous l’abordons sous un grand soleil. Décidément quelle chance nous avons avec la météo ! Première montée dans un grand mur, puis passage très « montagne » moins vertigineux, retour au-dessus du vide, jusqu’à atteindre le pont népalais tendu entre deux sommets. On met les pieds sur les petites planches, certains avec grandes précautions et un peu d’appréhension, d’autres avec l’envie de se balancer, chacun son style… Encore une ascension, puis on arrive au pont de singe, cette fois-ci avec juste un câble sous les pieds, à traverser de côté, suivi de deux petites tyroliennes qui nous font reprendre pied dans la forêt. Casse-croute puis nous rejoignons la dernière étape, une grande tyrolienne de 460 mètres de long qui laisse le temps de voir défiler le paysage.
Voilà l’heure du retour, les jeunes ont chaud, la route est assez longue, nous décidons de faire une pose au lac de Castillon pour un dernier moment partagé, une baignade dans l’eau froide du Verdon.
Merci à Lionel et Lara et merci aux jeunes pour leur bonne humeur, leur enthousiasme, leur curiosité et leur solidarité.
Martine





